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mardi 11 juin 2013

Résultats et classification des bureaux de vote de Lyon d'après les présidentielles de 2012

Je viens de mettre en ligne un nouvel article sur data.nozav.org, à savoir les résultats des présidentielles de 2012 au niveau du bureau de vote pour la commune de Lyon, ainsi qu’une classification des bureaux en question. Le Grand Lyon venant de mettre en ligne sur le portail SmartData le contour des zonages des bureaux de la commune, cela permet une représentation cartographiques de ces résultats.

Pour lire la suite :

dimanche 9 juin 2013

Classification des communes françaises selon la présidentielle de 2012

Je viens de mette en ligne un nouveau site : data.nozav.org. L’objectif est d’y publier des analyses ouvertes, dont le code source sera librement accessible, et basées sur des données disponibles sous licence type opendata.

Premier article pour l’instant : une classification des communes françaises selon les résultats du premier tour des présidentielles de 2012. Si jamais ça vous intéresse, c’est par ici :

mercredi 16 novembre 2011

«Nous sommes tous des classes moyennes !»

Monsieur Laurent Wauquiez, notre bien-aimé ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, le chef de file de la «Droite sociale» qui veut mettre les RSAistes au travail forcé, vient de pondre un passionnant opus baptisé La lutte des classes moyennes.

Dans une non moins passionnante interview, il nous en dit un peu plus sur ce travail sociologique approfondi qui s'appuie sur une minutieuse enquête de terrain. Ainsi :

La France a un tabou sur les classes moyennes. Personne n’en parle. Il n’existe pas de réflexion sur leur place dans notre pays.

Depuis 30 ans, la France est le seul pays à avoir fait reculer la barre de la richesse nationale qui va aux classes moyennes. Les plus riches ont capté beaucoup plus avec la mondialisation. Les plus pauvres ont vu un renforcement considérable de la solidarité, voire de l’assistanat. Les seules qui ont reculées sont les classes moyennes. L’objectif de ce livre consiste donc à leur donner la parole puisqu’on ne les entend jamais ; je les appelle les «sans voix».

Le titre est évidemment un clin d’œil à Karl Marx. Nous disons qu’aujourd’hui, la lutte des classes sociales est finie. Ce qui importe c’est celle des classes moyennes. Ce sont elles qui sont en lutte pour survivre.

Alors voilà. Les «sans voix», ceux dont on ne parle jamais, ceux qui luttent pour survivre, ce ne sont pas les pauvres, les ouvriers ou les chômeurs, nan nan nan, ce sont les classes moyennes.

Et c'est quoi les classes moyennes ? Facile, Laurent là aussi a enquêté :

Les classes moyennes dans notre pays correspondent à 70% de la population.

Et ça tombe drôlement bien, parce que quitte à défendre ardemment une partie de la population pour avoir ses tits bulletins, autant que ça soit pas 5% de la population et qu'on se retrouve avec le score du Parti des Travailleurs.

Et ça pense quoi une classe moyenne ?

Elles regroupent trois valeurs sociologiques :

  • Elles vivent de leur travail, et donc ni de leurs rentes, ni de l’assistanat ;
  • Elles aspirent à posséder un logement ;
  • Elles considèrent que l’idée que leurs enfants aient un meilleur avenir qu’elles est fondamentale.

Bah oui, c'est bien connu, les pauvres, ça se contrefout de payer un loyer à un proprio plus riche qu'eux, et ça se contrefout aussi de ce que va bien pouvoir devenir sa (nombreuse) progéniture.

Et ça gagne combien une classe moyenne ?

En terme de revenus, les classes moyennes se situent entre 1500 et 6000 euros nets par foyer (un couple dont chacun des membres touche 2000 euros nets appartient donc à la classe moyenne).

Si je vis dans un couple avec deux personnes qui travaillent, je suis dans les classes moyennes si les revenus des deux personnes sont situées entre 750 euros mensuels par personne (ce qui est le cas de 100% des salariés à plein temps, nous apprend l'observatoire des inégalités) et 3000 euros nets mensuels par personne (ce qui est le cas de 97% des salariés à plein temps). Effectivement, c'est large.

La vision de la société selon Monsieur Wauquiez, ça se divise donc en trois :

  • les assistés (pas les pauvres, nuance), c'est-à-dire les chômeurs, les RSAistes, et tous les profiteurs du même genre, d'un côté ;
  • une poignée de riches, ceux qui vivent de leurs rentes, de l'autre ;
  • et au milieu, ignorée, «sans voix», écrasée, en lutte pour sa survie, la pauvre classe moyenne.

C'est simple, en fait.

Évidemment, si tu poses la question à l'INSEE, ils risquent de ne pas être complètement d'accord (mais bon, ce ne serait pas la première du genre de la part de ce nid de gauchistes). Par exemple, si tu regardes leur nomenclature des professions, il y a une magnifique catégorie professions intermédiaires, dans laquelle tu retrouves les techniciens, les contremaîtres, les instituteurs, et beaucoup d'autres. Cette catégorie représentait environ 25% de la population active en 2008. Alors bien sûr ce serait un peu restrictif de limiter les classes moyennes à ces seules professions intermédiaires, mais les sociologues et autres statisticiens ont quand même pris l'habitude, par exemple, de plutôt regrouper les employés (29% des actifs) et les ouvriers (23%) dans la catégorie «classes populaires».

Mais bon, c'est tellement plus simple d'imaginer que tous ces gens-là ne sont qu'un seul et même groupe, uni par les même objectifs, de l'ouvrier sur sa chaîne au directeur des ressources humaines, à savoir lutter contre une poignée de méchants rentiers vivant en Suisse et une foule de profiteurs fainéants abusant allègrement de leur chômage où qu'on peut être malade sans jour de carence.

Rien de bien étonnant dans tout cela venant d'un membre de l'UMP qui a évidemment et objectivement tout intérêt à promouvoir cette vision du monde, tout à son avantage. Ce qui est plus embêtant c'est la manière dont cette vision du monde se répand actuellement dans les médias, à grands coups de mesures d'austérité qui «touchent avant tout les classes moyennes».

Et ceux qui sont effacés, dans tout cela, les véritables «sans voix oubliés», ce ne sont pas les classes moyennes, mais bien les classes populaires, ouvriers, employés, rendus presque totalement invisibles depuis des années, et les «pauvres», transformés comme d'habitude en assistés profiteurs.

mercredi 15 juin 2011

IOPS, une nouvelle organisation internationale pour une société «participaliste»

Zcommunications, site Web communautaire animé notamment par Michael Albert et auquel participent Noam Chomsky, Robert Fisk, Gilbert Achcar, Serge Halimi et beaucoup beaucoup d'autres, avait lancé il y a quelques temps un questionnaire en ligne au sujet de la création d'une nouvelle organisation internationale pour promouvoir le changement social au sens large.

Suite aux résultats positifs du questionnaire et d'une première collecte de fonds, un comité intérimaire a été créé pour poser les bases, dans les mois qui viennent, de cette nouvelle organisation.

Cette organisation, baptisée IOPS (International Organization for a Participatory Society) repose pour l'instant sur un texte descriptif initial qui essaie de définir les grandes lignes de ses objectifs et de son fonctionnement. Il s'appuie pour partie sur le concept d'«économie participaliste» élaboré par Michael Albert (pour une description française, voir l'ouvrage Après le capitalisme chez Agone) mais va bien au-delà. Ce texte n'est qu'une ébauche qui sera complétée, affinée, mise à jour au fur et à mesure du processus de création de la nouvelle organisation.

Nous venons de terminer de traduire ce texte fondateur en français, il a été mis en ligne il y a peu sur la page d'accueil de Znet (menu de gauche, lien Aims - French). Vous trouverez le texte complet ci-dessous.

N'hésitez pas à faire circuler, en attendant la mise en place prochaine d'un site Web qui devrait aider à la mise en place concrète de cette nouvelle organisation.


Une nouvelle organisation

Suite aux résultats du sondage sur une nouvelle organisation, à la réussite de notre première collecte de fonds, et aux premières suggestions émises par la comité consultatif intérimaire, nous lançons les trois étapes clés pour la mise en place de notre organisation. Ces étapes sont :

(1) Mettre en place une plateforme Web globale pour l'ensemble de l'organisation et qui comprend des sous-sites pour les branches et les sections locales

(2) Recruter de nouveaux membres et aider les membres existants à créer et développer collectivement des branches et des sections locales et nationales

(3) Préparer une convention pour établir la définition de l'organisation.

Quand le site Web de l'organisation sera fonctionnel, nous mettrons en place une organisation intérimaire, qui comptera initialement environ 2000 à 3000 membres. Ces membres initiaux faciliteront une organisation depuis la base dans diverses villes de par le monde et la création de sections au niveau local et de branches au niveau national. En fait, ce travail local a déjà commencé et dans certains cas progresse de façon admirable.

Le site de la nouvelle organisation ne se contentera pas de présenter et de publier des contenus de la nouvelle organisation internationale, mais comprendra également des sous-sites par pays et par villes disposant d'une organisation, chacun sous le contrôle de leurs membres respectifs. Chaque sous-site sera à la fois autonome et étroitement lié aux autres pour les questions d'ordre général, le partage d'informations, etc.

La plateforme Web devra être facile d'utilisation avec des fonctionnalités puissantes d'échanges et de mise en réseau, incluant notamment des possibilités d'explorer et de débattre de règles et de questions organisationnelles à tous les niveaux, des façons de voter à tous les niveaux, ainsi que des outils facilitant la collecte de fonds. Elle sera par la suite enrichie d'autres fonctionnalités selon les demandes des membres.

D'ici la fin de l'été, le site de la nouvelle organisation devrait pouvoir accueillir les membres et gérer leurs différentes fonctions, permettant de développer l'organisation depuis sa base tout en établissant une convention fondatrice se basant sur la description mise en place pour le sondage ainsi que sur les idées du comité consultatif intérimaire.

Lorsque l'organisation intérimaire sera en place, les votes des membres guideront la mise en place d'une convention pour une organisation autogérée, transparente, internationale, issue de sa base, fondée sur des branches nationales et des sections locales à la fois autonomes et étroitement liées, le tout permettant d'impulser et de soutenir un activisme oeuvrant pour un monde nouveau aux niveaux local, national et international.

Comité consultatif intérimaire

Ezequiel Adamovsky - Argentine, Michael Albert - US, Stanley Aronowitz - US, Elaine Bernard - US/Canada, Patrick Bond - Afrique du Sud, Jason Chrysostomou - UK, Noam Chomsky - US, John Cronan - US, Ben Dangl - US, Denitsa Dimitrova - UK/Bulgarie, Mark Evans - UK, Ann Ferguson - US, Bill Fletcher - US, Justin George - Australie, Eva Gollinger - Venezuela, David Graeber - US/UK, Andrej Gubacic - US/Balkans, David Harvey - US, Bruno Jantti - Finlande, Antti Jauhiainen - Finlande, Pat Korte - US, Yoann Le Guen - Pays de Galles, Mandisi Majavu - Afrique du Sud, Yotam Marom - US, David Marty - Espagne, Trever Ngwane - Afrique du Sud, Pablo Ortellado - Brazil, Harpreet Paul - UK, Cynthia Peters - US, John Pilger - UK, Justin Podur - Canada, Vijay Prashad - US, Nikos Raptis - Grèce, Paulo Rodriguez - Belgique, Anders Sandstrom - Suède, Boaventua Santos - Portugal, Lydia Sargent - US, Steve Shalom - US, Uruj Sheikh - US, Chris Spannos - US, Paul Street - US, Emma Tarver - US, Fernando Vegas - Venezuela, Marie Trigona - Argentine, Chico Whitacker- Brésil, Gregory Wilpert - US, Florian Zollmann - UK/Allemagne

Description des principes d'organisation guidant les décisions intérimaires

Les principales priorités de l'organisation sont :

  • traiter en priorité des questions économiques, des inégalités sociales, des questions politiques, de la lutte contre le racisme, des questions de genre et de parenté, de l'écologie et des relations internationales, sans en privilégier aucune par rapport aux autres.
  • chercher à dépasser le capitalisme, le racisme, le sexisme et l'autoritarisme, y compris l'économie de marché et le socialisme de planification centralisée du XXe siècle.
  • explorer de manière ouverte et encourager des perspectives à long terme pour inspirer et orienter l'activité présente.
  • rejeter la recherche de propositions trop détaillées qui dépasseraient les besoins et les connaissances actuelles du mouvement.
  • considérer le programme du mouvement comme dépendant largement du lieu et de l'époque, et par conséquent mettre continuellement à jour ses analyses, perspectives et stratégies à la lumière d'idées ou de faits nouveaux.

Perspectives d'engagement

Politiques et gouvernementales

L'organisation recherche un nouveau type de gouvernement et d'exercice du pouvoir qui :

  • aide l'ensemble des citoyennes et citoyens à débattre et délibérer de façon suffisante, permettant ainsi une participation réelle aux prises de décision.
  • utilise des mécanismes transparents pour mettre en oeuvre et évaluer les décisions prises.
  • donne à chaque citoyen pour chaque décision un poids directement proportionnel aux conséquences que celle-ci pourra avoir sur eux.
  • utilise tous les moyens disponibles pour atteindre l'autogestion : assemblées, conseils, participation directe, représentation ou délégation, consensus, systèmes de vote à la majorité ou selon d'autres algorithmes.
  • offre le maximum de libertés civiques, ce qui comprend notamment les libertés d'expression, de la presse, de religion, de réunion et d'organisation de partis politiques.
  • facilite et protège la dissidence ainsi que les idées et mouvements contestataires.
  • promouvoit la diversité pour que les individus et les groupes puissent poursuivre leurs propres objectifs sans empiéter sur les droits des autres individus et groupes.
  • régle les conflits et les violations des lois et réglements de manière juste, pacifique et constructive en recherchant à la fois la justice et la réhabilitation.
  • soutient l'ensemble de ceux qui contribuent à résoudre des problèmes et à explorer de nouvelles possibilités pour garantir l'absence de hiérarchies politiques qui privilégieraient certains individus par rapport à d'autres.
Économique

L'organisation recherche un nouveau type d'économie de telle sorte que :

  • aucun individu ou groupe ne peut posséder des ressources ou des moyens de production, afin que cette propriété ne puisse pas affecter le pouvoir de décision ou les revenus de quiconque.
  • les personnes qui travaillent plus longtemps, plus durement ou dans des conditions pénibles à des tâches socialement utiles (ce qui inclut l'éducation et la formation) reçoivent un revenu proportionnel à l'effort ainsi déployé. Aucun revenu ne peut être lié à la propriété, au pouvoir de négociation, ou à la valeur des biens ou services produits par leur travail.
  • ceux qui ne peuvent pas travailler reçoivent un revenu.
  • les travailleurs ont autant que possible leur voix dans les prises de décision, à proportion des effets que ces décisions auront sur eux. Ces décisions peuvent parfois être prises à la majorité, parfois au consensus, ou par d'autres méthodes.
  • chacun profite de conditions de travail propices à être suffisament informé et sûr de soi pour participer de manière effective aux prises de décision. Ceci implique la mise en place d'une nouvelle organisation du travail qui permette à chacun d'avoir la même part d'activités les plus gratifiantes et autonomisantes. Ceci implique du même coup le rejet d'une division du travail semblable à celle d'aujourd'hui, où environ un cinquième des travailleurs bénéficient des travaux les plus gratifiants pendant que les 80% restant sont cantonnés à des activités routinières, répétitives et gérées par d'autres.
  • la répartition des ressources se fait à travers une négociation coopérative et décentralisée portant sur les biens et services produits et consommés. Cette négociation peut se faire à travers des conseils de travailleurs et de consommateurs ou par tout autre méthode appropriée. Dans aucun cas il n'y aura de compétition à travers le marché ni de planification centralisée et imposée.
Genre et relations familiales

L'organisation recherche un nouveau système de rapports de parenté et de genre qui :

  • ne privilégie aucune structure familiale par rapport à d'autres, mais soutient au contraire activement tous les types de familles qui soient par ailleurs en accord avec les autres normes et pratiques sociales.
  • favorise le bien-être des enfants et affirme la responsabilité de la société sur l'ensemble de ses enfants. Ceci implique la reconnaissance et l'affirmation du droit des types de famille différents à avoir des enfants, à deleur apporter de l'amour et le sentiment d'appartenance et d'enracinement dont ils ont besoin.
  • minimise ou élimine les droits liés à l'âge, en préférant des moyens non arbitraires pour déterminer si un individu est suffisamment jeune ou vieux pour participer à la vie économique ou politique, prendre part à certaines activités ou bénéficier de droits ou privilèges.
  • respecte le mariage et autres relations durables entre adultes en tant que pratiques religieuses, culturelles ou sociales, mais rejette le mariage comme moyen d'obtenir un statut social ou des avantages financiers.
  • considère le soin aux personnes comme une activité importante et valorisée, fait en sorte que celle-ci fasse partie de la responsabilité sociale de chaque citoyen et citoyenne et met en oeuvre les moyens nécessaires pour assurer une répartition équitable des tâches et des bénéfices.
  • affirme la diversité des formes de plaisir sexuel, d'identité personnelle et de relations intimes, tout en s'assurant que chacun respecte l'autonomie, l'humanité et les droits des autres.
  • fournit une éducation à la sexualité variée et épanouissante et interdit légalement toute forme de relation sexuelle non consentie.
Culture et communautés

L'organisation recherche un nouveau système de relations entre les cultures et les communautés qui :

  • garantit que chacun et chacune peut avoir des identités sociales et culturelles multiples, fournit à tous et à toutes les lieux et ressources nécessaires pour exprimer leurs diverses identités tout en reconnaissant que l'identité la plus importante pour une personne en un instant donné dépend de la situation et de l'appréciation de cette personne.
  • reconnaît explicitement que les droits et les valeurs existent indépendamment des identités culturelles, de manière à ce que chaque personne mérite équité, solidarité, liberté et autonomie. Si la société garantit le droit de chacun à s'affilier librement et encourage la diversité, ses valeurs centrales sont considérées comme universelles.
  • garantit un libre droit d'entrée et de sortie de toute communauté culturelle, et affirme que les communautés dont on peut entrer et sortir librement sont autonomes et gérées par leurs membres tant que leur fonctionnement et leurs actions ne sont pas en conflit avec les lois en vigueur.
International

L'organisation vise à mettre en place de nouvelles institutions internationalistes régionales et globales qui :

  • mettent fin à toutes les formes d'impérialisme : colonialisme, néo-colonialisme, néo-libéralisme, etc.
  • diminuent constamment les disparités économiques entre les pays
  • protègent les modèles culturels et sociaux propres à chaque pays de toute violation extérieure.
  • facilitent le développement de relations internationales selon le désir des peuples, et remplace donc la mondialisation des marchés et des multinationales par une mondialisation internationaliste.
Écologique

L'organisation recherche de nouvelles relations écologiques qui :

  • prennent en compte l'ensemble des coûts et bienfaits écologiques, sociaux et individuels des choix économiques et sociaux à court et à long terme de manière à ce que les populations futures puissent prendre des décisions informées au sujet des volumes de production et de consommation, de la durée du travail, de l'indépendance et de l'auto-suffisance, de la production et de l'usage de l'énergie, de l'agriculture, de la pollution, des politiques climatiques, de la conservation de l'environnement et de tout autres objectifs ou activités dans le cadre des décisions prises librement pour les politiques futures
  • encourage la prise de conscience au sujet des relations et des responsabilités écologiques afin de préparer les futurs citoyennes et citoyens aux décisions politiques à prendre concernant les droits des animaux, le végétarisme, ou d'autres questions qui dépassent celles du développement soutenable ou de l'agriculture, en accord avec leurs préférences écologiques et les programmes économiques et sociaux d'ordre plus général.

Engagements concernant l'organisation et son programme

Principes généraux d'action

Le programme général de l'organisation, qui sera bien sûr régulièrement mis à jour et adapté, devra cependant toujours :

  • incorporer des éléments pour un changement de long terme dans ses projets actuels concernant les classes sociales, le racisme, le sexisme et les relations de pouvoir, à la fois par la manière dont les membres agissent et par la mise en place active d'institutions pouvant être présentées comme des alternatives libératrices par rapport aux institutions existantes.
  • chercher à augmenter le nombre de ses membres parmi les classes, nationalités et genres qu'elle entend soutenir.
  • rechercher échanges et unité avec des publics bien plus larges que ses seuls membres, notamment en attirant et en autonomisant les membres les plus jeunes et en construisant et soutenant différentes luttes et mouvements sociaux.
  • rechercher des changements sociaux dont la population peut profiter immédiatement, tout en faisant en sorte, à travers les objectifs visés et atteints ainsi que les modes d'organisation, que celle-ci soit mieux placée pour continuer à lutter pour obtenir davantage.
  • mutualiser les efforts, les ressources et les expériences entre les pays, tout en reconnaissant que les stratégies les plus appropriées sont souvent différentes selon les lieux.
  • rechercher des changements à court terme à travers ses actions et ses programmes et par son soutien à des projets et des mouvements plus larges, selon les décisions des membres concernés aux niveaux international, national et local. Ceci implique notamment de traiter les questions liées au réchauffement climatique, au contrôle de l'armement, à la guerre et à la paix, au volume et à la nature des biens et services produits, à l'agriculture, à l'éducation, à la santé, à la répartition des richesses, à la durée du travail, aux inégalités de genre, au racisme, aux médias, aux lois et législations, etc., selon les choix des membres.
  • fournir un soutien financier, légal, matériel et émotionnel à ses membres pour qu'ils puissent participer autant qu'ils le souhaitent et surmonter les difficultés d'une participation à des actions radicales.
  • améliorer de manière significative les conditions de vie de ses membres, les aider à améliorer leur estime de soi, leurs connaissances, leurs compétences, leur confiance en soi, leur santé mentale, physique, sexuelle et spirituelle, et même leurs liens sociaux et leurs loisirs.
  • développer, débattre, diffuser et promouvoir des informations, analyses, visions et stratégies véridiques entre ses membres et dans le reste de la société. Ceci inclut le développement et le soutien à des médias alternatifs aussi bien qu' à des modes de communication directs, en face à face.
  • utiliser actions d'éducation, manifestations, démonstrations, boycotts, grèves et actions directes pour obtenir des changements positifs et construire des mouvements.
  • n'accepter l'utilisation de la violence que comme un recours extrême et réellement justifié, et cultiver une attitude résolument non-violente.
  • évaluer la pertinence de s'engager dans des élections au cas par cas, et cultiver une attitude extrêmement prudente envers les processus électoraux.
Structure et fonctionnement

La structure et le fonctionnement de l'organisation, qui seront régulièrement adaptés et mis à jour, devront cependant toujours :

  • rechercher à être en interne autogérés et sans classe. En particulier, ils ne devront pas permettre qu'une minorité ayant davantage de compétences, d'informations et de confiance en elle puisse former une hiérarchie formelle ou informelle dotée d'un pouvoir de décision et reléguant les membres moins bien préparés à une attitude d'obéissance et/ou à des activités de routine.
  • s'efforcer de mettre en oeuvre la règle d'autogestion qui veut que "la voix de chacun a de l’impact sur une décision à proportion de ce qu’il sera affecté par cette décision".
  • garantir à ses membres le droit d'organiser des "courants" contestataires ou dissidents et assurer à ces "courants" le plein accès au débat démocratique.
  • se réjouir des débats internes, et laisser autant de place que possible aux idées contestataires pour qu'elles puissent exister et être évaluées au même titre que les idées les plus répandues.
  • respecter la diversité, de manière à ce que les sections nationales, régionales et locales puissent s'adapter à leur environnement et mettre en place le programme qu'elles auront elles-mêmes choisi, tant que leurs choix ne sont pas en conflit avec les principes et objectifs partagés au sein de l'organisation ou avec les actions et préoccupations d'autres groupes.
  • fournir de nombreuses opportunités aux membres de participer à la prise de décision sur le fonctionnement de l'organisation. Ceci comprend notamment des délibérations collectives pour parvenir aux décisions les plus judicieuses, tout en mettant en oeuvre des mécanismes pour s'assurer que ces décisions ont été prises de manière appropriée.
  • assurer une grande transparence de toutes les actions menées par des personnes élues ou déléguées. Le fait de maintenir des actions ou décisions secrètes, par exemple pour éviter la répression, devra être dûment justifié.
  • fournir un mécanisme permettant de destituer un représentant dont les membres jugeraient qu'il ne les représente pas de manière adéquate.
  • fournir des moyens de résoudre les conflits internes de manière juste, pacifique et constructive.
  • répartir les tâches les plus importantes et celles plus routinières de manière à s'assurer que personne ne peut contrôler l'organisation grâce à un monopole sur certaines informations ou à un pouvoir de décision quotidien.
  • s'attendre à ce que les membres participent activement à la vie de l'organisation, qu'ils en assument la responsabilité collective et participent aux actions de manière unifiée.
  • inclure l'ensemble des membres dans la construction de propositions, les débats et la prise de décision, et considèrer tout manque de participation comme un problème important à gérer en priorité.
  • offrir des structures internes facilitant la participation de tous. Ceci comprend, autant que possible, des possibilités de gardes d'enfants durant les réunions et les événements, la recherche de moyens pour atteindre ceux qui sont occupés par des activités domestiques ou par des emplois du temps professionnels chargés.
  • surveiller et s'occuper de toute manifestation interne éventuelle de sexisme, racisme, homophobie ou racisme de classe, et offrir dans les différents projets des rôles adaptés à des personnes se trouvant dans des situations différentes.

lundi 16 mai 2011

Les hommes de ménage noirs sont sous le choc

Les faits présumés sont désormais connus. Samedi dernier, en milieu de journée, Raymond F., homme de ménage de 32 ans d'origine africaine travaillant dans un grand hôtel parisien, entre dans la chambre numéro 506 pour procéder à son nettoyage. C'est à ce moment-là qu'une riche sexagénaire américaine, pensant être seule dans sa suite, sort nue de la salle de bains. D'après elle, Raymond F. aurait alors fermé la porte, l'aurait forcée à pratiquer une fellation et aurait tenté de la violer avant qu'elle ne parvienne à s'enfuir, sous le choc.

La présomption d'innocence incite évidemment à la prudence, à la décence et à la plus grande retenue. La justice doit faire son travail afin de rétablir la vérité des faits et de leur déroulement. Les premières réactions face à ce drame ne se sont cependant pas faites attendre.

L'une des collègues de travail de Raymond F. a tout d'abord affirmé : «ma pensée en cet instant va à sa famille, à ses proches et aussi à l'homme qui traverse cette épreuve» 1. Un autre affirme «je pense d'abord à sa famille, et au FC Poissy-les-Ouilles», 2 club de football dont Raymond F. est actuellement président.

Nombreux sont ceux qui expriment des doutes sur la version des faits de la victime. Un proche explique ainsi que «l'intelligence reconnue par tous [de Raymond F.] ne paraît pas compatible avec le fait de séquestrer une sexagénaire pour la violer» 3, et d'autres insistent sur le fait que Raymond F., beau garçon et grand séducteur, aurait sans problème pu trouver meilleur parti et ne se serait jamais jeté sur une sexagénaire.

Certains insinuent que la victime aurait pu agir pour obtenir des compensations financières. Il serait d'ailleurs «aisé de piéger une personnalité aussi peu résistante aux attraits de la gent féminine que Raymond F.» 4. D'autres vont plus loin en rappelant «qu'on avait promis [à Raymond F.] le feu nucléaire dès qu'il ferait ses premiers pas de candidat» à la présidence du FC Poissy-les-Ouilles 5.

Deux ministres ont souhaité communiquer sur cette affaire en affirmant qu'«en plus de la victime présumée, la sexagénaire, il y a une victime avérée, c'est la France» 6 ou que, de même, «il y a une victime évidente, c'est l'image de la France» 7.

Les images de Raymond F. sortant menotté du commissariat ont également suscité de nombreuses réactions, comme par exemple cette autre collègue de travail, qui a «trouvé cette image d'une brutalité, d'une violence, d'une cruauté inouies» 8.

Enfin, la presse nationale s'est attelée à son devoir de toujours, informer et découvrir la vérité des faits. Non sans un certain humour, comme ce journal titrant «Raymond F. dans de sales draps» ou affichant en une : «La débandade» 9. D'autres journaux n'ont reculé devant aucune enquête de terrain, permettant de recueillir d'importants témoignages comme cette description de la victime présumée : «Le voiturier m'a dit que cette sexagénaire était très jolie, qu'elle avait de gros seins et de belles fesses» 10.

lundi 26 avril 2010

Traduction française de l'Appel pour une Internationale socialiste participative

Mise à jour 08/09/2010 : la traduction française, avec quelques corrections suite à des relectures par rapport à la version présentée ici, est désormais en ligne sur la page officielle de l’appel.

Peut-être n’avez-vous pas entendu parler de l’appel pour une Internationale socialiste participative, initiative lancée par le site Z Communications. ZCom et ses dérivés (ZNet, ZMag, ZSpace…) est un site assez étroitement lié à des mouvements libertaires nord-américains dans la mouvance de Noam Chomsky ou de Michael Albert (l’auteur du très intéressant Après le capitalisme.

Le but de l’appel est d’initier une réflexion et éventuellement un mouvement pour la constitution d’une nouvelle Internationale dont l’objectif serait d’aider à coordonner au niveau mondial des organisations, associations, projets partageant un certain nombre de valeurs et d’objectifs, en gros la lutte contre toutes les formes non fondées de pouvoir ou de domination (ce qui comprend les dominations liées à la classe sociale, au genre, à l’âge, à l’orientation sexuelle, à l’origine, à la religion, etc.).

Cet appel constitue un premier pas, une manière de se compter et d’initier, peut-être un semblant de quelque chose à partir des personnes qui ont indiqué le soutenir (un peu moins de 2000 à l’heure où j’écris).

Je viens de tenter de traduire le texte en français afin de le rendre un peu plus accessible. Comme ça n’est pas forcément une tréaduction aisée, en tous cas qui pose pas mal de questions sur des subtilités sémantiques ou des notions relativement spécifique au contexte anglo-saxon, je serais très preneur de relectures et de remarques éventuelles. Donc n’hésitez pas ! :-)

Voici le texte de la traduction :

Nous, soussignés, approuvons et soutenons l’idée d’une nouvelle Internationale et préconisons que sa création comporte l’évaluation, l’approfondissement, l’amélioration et enfin la mise en oeuvre, parmi la liste de points suivants, de l’ensemble de ceux que les participants à l’Internationale auront ensemble jugé utiles et nécessaires :

1. Une nouvelle Internationale devrait en priorité s’occuper, au minimum, des questions suivantes :

  • la production économique, la consommation, et la répartition, ce qui inclut les relations entre classes sociales
  • les relations familiales, la socialisation, le travail domestique et la procréation, ce qui inclut les questions de genre, de sexualité et d’âge
  • les relations entre communautés culturelles, ce qui inclut les questions de «race», de nationalité et de religion
  • le pouvoir et la politique, ce qui inclut les questions du droit et des législations
  • les relations internationales, ce qui inclut l’entraide, les échanges, et l’immigration
  • l’écologie, ce qui inclut les relations avec notre environnement naturel et les autres espèces

La nouvelle Internationale doit aborder l’ensemble de ces questions sans en considérer certaines plus importantes que d’autres, puisque (a) elles auront toutes un effet décisif sur les caractéristiques d’une nouvelle société, (b) omettre l’une d’entre elles pourrait anéantir les efforts pour créer une nouvelle société, et (c) les groupes les plus directement concernés seraient durement exclus si les questions qui les touchent étaient considérées comme d’importance secondaire.

2. Notre vision d’un avenir socialiste participatif inclut, au minimum, les objectifs suivants :

  • la production économique, le consommation et la répartition des richesses doit aboutir à une société sans classes, ce qui inclut un accès équitable pour tous à une éducation de qualité, à la sécurité sociale, à la nourriture, à l’eau, à la santé, au logement, à un travail digne et porteur de sens, et aux outils et conditions permettant l’épanouissement personnel
  • les relations familiales, les rapports de genre et la sexualité ne doivent privilégier aucun groupe par rapport à un autre et ce quels que soient l’âge, le genre ou l’orientation sexuelle, ce qui inclut la fin de toute forme d’oppressions envers les femmes tout en garantissant l’attention nécessaire aux enfants, l’accès aux soins médicaux et aux loisirs, etc.
  • les relations entre communautés culturelles, ethniques ou religieuses doivent protéger les droits et l’identité de chacune d’entre elles tout en garantissant un respect mutuel, ce qui inclut la fin de toutes les structures racistes, ethnocentriques ou sectaires, tout en assurant simultanément la prospérité et les droits des peuples indigènes
  • la prise de décision politique, le règlement des conflits et la mise en oeuvre de projets collectifs doit donner «le pouvoir au peuple» sans qu’aucun groupe ou communauté ne soit privilégié, ce qui inclut une participation égale et la justice pour tous
  • le commerce, les communications et autres modalités d’échanges internationaux doivent aboutir à la paix et à la justice tout en éliminant tous les vestiges du colonialisme et de l’impérialisme, ce qui inclut l’annulation de la dette des pays du Sud et la reconstruction de règles et de relations internationales pour aller vers une communauté de nations équitable et juste
  • les choix écologiques doivent être non seulement viables, mais aussi prendre soin de l’environnement en accord avec nos plus hautes aspirations pour nous-mêmes et pour notre planète, ce qui inclut une réelle justice face aux évolutions climatique et une recherche de l’innovation dans le domaine de l’énergie

3. Les principes et valeurs qui guident les débats internes à l’Internationale en termes de programme et de stratégie doivent s’appuyer au minimum sur les valeurs fondamentales suivantes. Ceci implique notamment que la structure de l’organisation doit être pensée pour incarner au mieux ces valeurs dès à présent :

  • la solidarité, pour aider à la coordination, l’aide mutuelle et le succès collectif de mouvements et projets partout dans le monde
  • la diversité, pour encourager l’innovation et la créativité, respecter les différences d’opinion, et reconnaître que certaines idées minoritaires pouvant paraître déplacées ou inapplicables aujourd’hui peuvent s’avérer avant-gardistes demain
  • l’équité, pour aboutir à une répartition juste des revenus et de la richesse
  • la paix et la justice, pour garantir l’équité entre nations et des relations internationales constructives
  • une écologie viable et respectueuse, pour garantir la survie de notre espèce et améliorer les interactions avec notre milieu et les autres espèces
  • s’inspirer des concepts de «démocratie», de «pouvoir au peuple», de «démocratie participative» et d’«autogestion», pour permettre une participation et une influence équitables pour tous dans les prises de décision

4. Une Internationale doit être plus que la simple somme de ses membres, et doit rejeter l’idée d’une seule ligne de pensée qui résumerait tous les points de vue en un modèle unique. Pour cela elle doit :

  • inclure et approuver des «courants» en tant que porteurs de points de vue différents, pour éviter le sectarisme et aider au développement de l’organisation
  • établir que chaque courant doit respecter les intentions des autres courants, à partir du moment où celles-ci sont des intentions de fond (politiques et idéologiques) et n’ont pas d’autres motivations ; mener des débats de fond qui constituent un élément important du projet global
  • offrir à chaque courant les moyens de débattre ouvertement avec les autres courants pour essayer de faire émerger de nouvelles idées politiques et de nouveaux programmes
  • garantir que temps qu’un courant accepte les principes de base de l’Internationale et opère en accord avec ses règles et ses méthodes, ses positions minoritaires auront l’espace nécessaire non seulement pour s’exprimer mais aussi pour continuer à développer ses point de vue afin de prouver leur valeur ou, au contraire, de découvrir leur inadéquation

5. Les membres de la nouvelle Internationale pourront être des partis politiques, mouvements, organisations, ou même des projets, selon les règles suivantes :

  • les membres, employés et personnels de chaque organisation membre de l’Internationale deviendraient à leur tour membres de l’Internationale
  • les individus souhaitant rejoindre l’Internationale devraient obligatoirement le faire en rejoignant une des organisations membres
  • chaque organisation membre maintiendrait son propre agenda pour ses activités et l’Internationale n’aurait aucun droit de regard sur ce dernier
  • dans le même temps, chaque organisation membre serait fortement incitée à coordonner ses activités avec les normes, pratiques et agendas de l’Internationale, afin de mettre en oeuvre solidarité et autonomie
  • les organisations membres seraient de tailles variées, mais puisque les décisions de l’Internationale ne contraignent pas les organisations membres en dehors de l’agenda collectif de l’Internationale, un processus de prise de décision adéquat pourrait être le suivant : discussions et explorations approfondies ; sondages informels auprès de l’ensemble des membres pour évaluer les différentes tendances ; améliorations et nouvelles propositions pour obtenir un soutien plus large ; vote final des organisations membres.

6. Les actions et activités choisies par une nouvelle Internationale seront évidemment fonction du contexte et de la volonté des ses membres. On peut cependant citer à titre d’exemple :

  • une nouvelle Internationale pourrait appeler à des évenements internationaux et à des journées de protestation, pour soutenir des luttes menées par des organisations membres, pour aider ces organisations face à la répression, pour s’impliquer dans des débats et faire avancer compréhension et savoirs mutuels
  • de manière plus ambitieuse, une Internationale pourrait aussi s’engager, par exemple, dans une campagne internationale massive concernant l’immigration, pour mettre fin à une guerre, pour réduire la durée de travail hebdomadaire au niveau mondial, ou pour éviter une catastrophe climatique, entre autre possibilités. Elle pourrait préparer du matériel, s’impliquer dans des campagnes d’éducation et de sensibilisation, mener des actions, inciter à des boycotts, soutenir des initiatives locales, etc.
  • il appartiendrait à chaque organisation membre de décider comment elle se positionne par rapport au programme général de l’Internationale, cependant il y aurait une incitation collective forte pour que chaque organisation membre participe et contribue du mieux qu’elle peut dans des campagnes et projets collectifs. Une des raisons d’être évidentes d’une Internationale est en effet d’aider les organisations, mouvements et projets de par le monde à sortir de l’isolement en prenant part à un processus plus large abordant des thématiques multiples avec la volonté de mettre en oeuvre collectivement des actions et des efforts partagés.

mardi 6 janvier 2009

Gaza de l'intérieur

Bien évidemment, inutile de compter sur les grands médias pour avoir une information claire sur la situation à Gaza. Ceux-ci sont toujours aussi experts dans l'art de rendre les guerres propres et de mettre sur le même plan l'agresseur et l'agressé sous prétexte d'équité ou d'objectivité.

Il y a cependant quelques sources disponibles pour avoir une vision (d'horreur) "de l'intérieur" de ce qui se passe actuellement dans ce qui est sans doute la plus grande et la plus dense prison à ciel ouvert du monde. Certains blogueurs de Gaza parviennent encore à transmettre des informations, d'autres retransmettent des échanges téléphoniques tant que le réseau tient encore. C'est le cas par exemple de Laila El-Haddad, actuellement aux Etats-Unis et en contact fragile avec ses parents sur place :

En français, on trouvera des informations et des photos particulièrement dures sur le blog d'Ibn Kafka :

Global Voices Online permet d'avoir une synthèse de différents blogues. On lira en particulier les sélections et traductions d'Ayesha Saldanha :

Et en particulier les deux articles suivants :

Le deuxième article est disponible en français :

Enfin, un blog a été mis en place par des groupes israéliens de défense des droits de l'Homme (dont B'Tselem) pour recenser les victimes civiles de ce massacre :

Face à tous ces récits, ces hommes, ces femmes et ces enfants terrorisés, mutilés, massacrés, face au soutien direct des Etats-Unis à cette atrocité, face au discours de notre président rejetant la responsabilité de ce qui arrive sur le Hamas, face à tout cela, je reste perplexe et j'hésite.

Dois-je vomir ou pleurer ?

mercredi 16 juillet 2008

À lire sur "Les mots sont importants"

Le site Les mots sont importants est sans doute l'un des plus stimulants que je connaisse intellectuellement et politiquement : les articles publiés sont toujours de qualité et sans concession. Il a été l'un des rares fers de lance de la lutte contre la loi sur le voile en 2004.

À ce propos justement, Mona Chollet vient de publier un compte-rendu d'un livre intitulé Les filles voilées parlent, recueil de témoignages de filles et de femmes voilées, à qui l'on ne donne justement jamais la parole, et qui évoquent entre autres les effets catastrophiques de la loi de 2004.

La simple lecture du compte-rendu de Mona Chollet devrait vous convaincre que cette loi fut une loi injuste, contre-productive, et sous-tendue par une forme de racisme à peine déguisé :

mardi 1 juillet 2008

Message à l'attention des personnels du CNRS

cnrs_tout_va_bien.jpg

Et en bonus, la version PDF.

mercredi 30 avril 2008

Chine, Tibet : pas si simple

Un petit billet rapide pour signaler trois articles apportant un éclairage différent sur les récents événements au Tibet.

Les deux premiers sont des articles du blog de Jean-Luc Mélenchon :

Le dernier est un texte paru sur le blog du Monde diplomatique tenu par Martine Bulard et consacré à l'Asie :

Bonne lecture !

jeudi 20 septembre 2007

Revue de presse numérique instantanée

Etant présentement sur la page d'accueil de Google news, je ne résiste pas au plaisir de vous faire une petite revue de presse des titres affichés à l'instant même, histoire de donner une petite idée de l'air guilleret des temps qui courent.

Une

  • L'Assemblée vote le texte sur l'immigration et l'amendement ADN
  • Martin Hirsch n'est "pas favorable" aux tests ADN

France

  • Sarkozy veut "refonder" la fonction publique
  • Bruno Juillard : «Le gouvernement nous a trompé»
  • Sans-papiers: Les élèves fichés ?

Économie

  • Appel à la grève des cheminots le 17 octobre
  • France : la dette publique pourrait s'alourdir en 2007
  • Pernod Ricard: bénéfice net annuel en hausse

Et à noter aussi, dans la rubrique Culture : Nicolas Sarkozy à 20H00 jeudi sur TF1 et France 2. Ça ne s'invente pas.

lundi 27 août 2007

Une triste nouvelle pour la France...

On a beau dire, ça fait quand même un choc.

Peut-être est-ce parce que je suis lyonnais, donc davantage sensible à cette nouvelle, mais quand même, ça ne peut pas laisser indifférent.

Et oui, je l'ai appris samedi matin, en même temps qu'une France attristée et consternée : Raymond Barre n'était pas mort.

P.S. : toujours sur ce sujet, je ne résiste pas au plaisir de vous retranscrire la question d'une journaliste de France Info à un commentateur sans intérêt : Si Raymond Barre a subi un échec en 1988, d'après vous, est-ce parce qu'il était encore incompris, ou parce qu'il était trop précoce ?

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